Je me promenais, un beau matin du mois d’avril, dans les rues d’une petite bourgade du Péloponnèse, en Grèce. C’était un dimanche. Une semaine plus tôt, nous avions célébré en paroisse la Pâque du Seigneur. Mes yeux se posaient un peu distraitement sur les passants, les devantures des magasins, quand ils furent bientôt attirés par des journaux exposés à l’extérieur d’une petite épicerie. Leur première page portait un titre très bref en lettres énormes, comme le font chez nous les journaux lors de grandes catastrophes, ou lorsque l’équipe de France de football vient de remporter la coupe du monde. J’étais trop éloigné pour parvenir à le lire, mais je voulus savoir ce qu’il venait de se passer dans le monde. Un peu inquiet je m’approchai, et lus enfin ce titre : 

Χριστός Ανέστη !

… ce qui, en lettres latines, s’écrit « Christos Anesti ! », et veut dire « Christ est ressuscité ! ».

Telle était la grande nouvelle du jour, celle qu’il fallait annoncer à tous. Non pas un événement ancien : cela venait de se produire, dans la nuit. La date de Pâques, pour la Grèce orthodoxe, n’était pas la même cette année-là que dans l’Eglise catholique. 

Ces journaux avaient raison. L’annonce de la résurrection, le jour de Pâques, est bien la nouvelle la plus décisive pour notre monde. Elle transforme nos inquiétudes, nos soucis, nos épreuves, nos deuils et même nos morts, en vie. « Je suis venu, dit Jésus, pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance ».

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